Sébastien Pons



Kroïne avait son corps en arrivant qui ne croyait plus que son futur serait possible.
Kroïne est le nom générique de l’ensemble des tentatives.
« Maintenant que je ne serais plus mon corps unique, mes avatars en vrai corps solides et biologiques courent l’espace avec en chacun d’eux ma psychologie-personne. J’ai bien cru que mon futur n’arrivera pas. »
Kroïne connait en temps rapide des sauts chronologiques qui la font changer de temporalité. Sa psychologie-personne n’est plus centrée en un seul corps. Voici l’innovation. Kroïne est le nom général de cette possibilité technique, de cette recherche sur l’état vie même. Le clonage a toujours été une application inexacte s’agissant du corps. Cloner son corps, quelle idée obsolète lorsqu’il est admissible de transformer son corps en des formes inventives, avec les méthodes du design industriel. Kroïne est le nom de la possibilité technique de cloner ma psychologie-personne.
« J’ai définie mes propres concepts de ce que seraient mes fondements d’actions, quelles actions j’ai fait pour en faire de futures. »
Kroïne a existé en une pluralité d’états. Aucun ne sera antinomique des précédents et des postérieurs. Du moins les sauts chronologiques constants et très rapides font dire cela qui n’est qu’à peu près.
« J’étais un projet qui en le devenant n’en est plus un. »
« Est-ce que mon futur est devant moi ? »
« J’ai bien cru que mon passé n’arrivera jamais. »
Parce qu’aussitôt la possibilité mise en action de se fabriquer un corps transformable, un corps plastique, un corps qui se met en état d’être tous les concepts que se veut la pensée, c’est la psychologie-personne qui est l’enjeu fondamental.
Parce que toutes les transformations du corps ne sont que des données techniques assez facilement réalisables avec de la biotechnologie, la psychologie-personne et son intégration dans la pluralité des corps disponibles est un processus de la totalité, accaparant l’intégralité des disciplines du savoir.
« Je suis Kroïne je me dissémine en des chronologies. Ma pluralité invente toutes les nouvelles maladies psychologiques de ce que cela sera d’être en état vie. Et si pour faire une action définie j’avais besoin d’un corps précis. Et si, alors, il n’était plus possible de délimiter ma psychologie-personne. Disséminée en des corps multiples et compliqués, disséminée en des chronologies différentes, disséminée également dans des réseaux électroniques aux interfaces vivantes. »
Tu es qui Kroïne quand le corps n’est plus un problème ?
Kroïne arrive ici voir ce que c’était un corps unique.






A propos de l’exposition Collection Provisoire au Musée d’’histoire de la médecine (12, rue de l’’École de Médecine - Paris 6ème) du 23 octobre au 23 décembre 2008

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